Mon travail de facilitatrice graphique m’amène tous les jours à intervenir tant au sein de pôles d’innovation de grandes entreprises, dans des domaines très variés ( urbanisme, transport, banques…), qu’au sein de pôles de recherches ( universités, open lab et autres…).
Cela me permet d’avoir la chance de côtoyer un monde bouillonnant d’idées, et qui a un réel besoin de communiquer sur ses avancées, que ce soit au sein de son microcosme ( communication interne au sein d’une entreprise), ou vers l’extérieur ( ce qui se vérifie plus particulièrement dans le monde scientifique, en réelle recherche de moyens de vulgarisation vers les entreprises, les étudiants, et le grand public, et qui a su saisir tout l’intérêt du dessin pour communiquer des idées complexes de façon simple).
Depuis peu, je m’intéresse également à la data-visualisation : le fait de pouvoir traiter un grand nombre de données, et de les restituer de façon graphique me semble être un très bon moyen pour intégrer davantage d’informations au sein de la facilitation graphique ( et une simple recherche d’images sur google vous convaincra sans mal de l’impact visuel de ce traitement des données).
Source image :inf0mag.blogspot.fr : l’évolution du web
Mais des données restent des données brutes, et n’impliquent que très peu, émotionnellement parlant, les personnes qui reçoivent ces informations ( même si l’emballage est joli…).
Or, les prises de décisions impliquent à la fois des données rationnelles, mais aussi ( et surtout) une grande part d’émotion ( scientifiquement, la prise de décision est régie par le cortex pré-frontal, dédié également aux émotions).
Comment, dès lors, générer de l’émotion sur la base de données brutes ? Tout simplement en racontant des histoires basées sur ces données. Les histoires, depuis la nuit des temps, impliquent émotionnellement les gens qui les écoutent ( à condition que le/la conteur/se soit doué(e), bien évidemment). De nombreuses personnes l’ont bien compris, depuis un certain temps déjà, et cela porte un nom : le data-storytelling. Une manière de communiquer très efficace, à la croisée des chemins entre science ( la data) et art ( la narration), et qui est activement utilisée dans plein de domaines aussi variés que la politique ou les séries TV…
Cependant, faire appel à l’émotion pour introduire des informations, ou biaiser ces informations en utilisant des filtres propres aux ressorts scénaristiques, n’est pas sans soulever des questions éthiques, comme le rappelle cet article qui traite de story-telling dans le journalisme ( http://www.mediaculture.fr/le-story-telling-contre-linformation/ , très bon blog par ailleurs… )… Il convient de rester vigilant face à l’usage qui est fait de cette technique, qui implique fortement le receveur du message, et place le ressenti au-dessus du raisonnement…
Si cela a éveillé votre intérêt, vous pouvez trouver pléthore d’articles à ce sujet sur le net, et je vous conseille également un livre ( rédigé par une ancienne de chez Google, qui a travaillé au service RH en utilisant la data pour définir qui engager, comment augmenter l’engagement et la motivation des employés au travail, construire des équipes efficaces, ou retenir les cerveaux, entre autre) : Storytelling with Data, de Cole Nussbaumer Knaflic.
Je le lis actuellement, et j’essaierai d’en faire une synthèse lors d’un prochain article ( à ce sujet, en parlant de synthèses de livres, si vous en êtes friands, un site peut vous intéresser : Koober. Vous avez accès à des résumés de toutes sortes d’ouvrages orientés business, innovation et développement, avec un résumé gratuit offert chaque semaine. Enjoy ! ) .
N’hésitez pas à réagir à cet article, à bientôt.
Anne